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Pourquoi ca tombe toujours sur moi ?! ♦ libre.

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Bliss M. Greene


Bliss M. Greene


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MessageSujet: Pourquoi ca tombe toujours sur moi ?! ♦ libre.   Pourquoi ca tombe toujours sur moi ?! ♦ libre. EmptyLun 16 Juil - 19:54

J’attrapai un paquet de feuille et m’en servis comme éventail. Je me reculai dans mon siège, m’adossai plus que nécessaire à son grand dossier. Bon dieu, qu’est-ce qu’on crevait de chaud par-là ! Je n’en pouvais plus. Une petite goutte de sueur menaçait de perler le long de mon dos, si je ne faisais pas quelque chose. Ma robe était déjà plus courte que nécessaire : un peu plus et je viendrais travailler en maillot de bain !

« - Mlle Greene ? » s’enquit mon patron, devant mon comptoir. « - C’est mon nom. » Il leva les yeux au ciel : s’il m’appréciait en tant qu’employée exemplaire, je me doutais que son affection pour moi se limitait dans nos stricts cadres professionnels. « - Votre tour est terminé depuis… il lanca un petit regard à sa montre clinquante, oui, depuis vingt bonnes minutes. » Rien qu’en pensant à la fournaise qui m’attendait dehors, je préférais encore faire des heures supp’ non rémunérées. La demande implicite était bien arrivée dans mon petit cerveau : barrez-vous, Bliss, votre présence n’est pas autorisée. Parce que oui, techniquement, me poster derrière ce comptoir en dehors de mes heures de travail était… un peu interdit.
Tu m’étouffes, barre-toi… Les derniers mots qu’avaient prononcé mon ex. Mon patron semblait m’envoyer les mêmes. La gorge serrée autant par la nostalgie que par la chaleur, j’essuyai une perle de sueur le long de ma nuque, dénudée. La chaleur était telle que mes cheveux s’étaient retrouvés attachés dans un chignon serré, dont quelques mèches poisseuses essayaient déjà de s’échapper.

Je réunis mes quelques affaires en hâte, remis un peu d’ordre sur le comptoir, coincai mes pauvres petits pieds dans une paire de ballerines rehaussées par un petit talon, baissai ma robe qui, si je l’avais laissée faire, aurait montré mon nombril, empoignai mon sac et sortis d’un pas raide de la bibliothèque.
Si mon petit job n’était pas des plus passionnants, l’édifice avait au moins la bonté d’être plus fait de pierre que de bois, retenant donc une certaine fraîcheur que je n’aurais plus le plaisir de goûter avant mon retour dans mon appartement. Quel était le premier objet que l’on se procurait à Haworth ? Un ventilateur et un radiateur. L’un pour les jours de grande chaleur, l’autre pour l’inverse. Quelle magnifique vie : un ventilateur pouvait presque avoir plus de valeur qu’un lit. Décidément, cette société était vraiment extraordinaire !
« - Au revoir, boss. » Il me répondit avec un vague grognement. Oui, barre-toi, Bliss…

La chaleur tomba comme une chape de plomb sur mes épaules. Elle m’écrasa. Moi qui détestais déjà la chaleur lorsqu’il n’y avait que peu de problèmes, chaque nouvelle vague me tuait à petit feu. Le soleil pointait ses rayons meurtriers sur mon crâne couvert de cheveux noirs. Noir… qui absorbait la lumière… Je mis ma main en visière, inspirai un grand coup, et pris le chemin pour aller en classe. Oui, 11h20, il me restait encore 40 bonnes minutes pour y arriver.

J’allais tourner dans ma rue pour prendre mon vélo –oui, j’étais pas écolo mais mes moyens m’obligeaient à utiliser un vélo pour aller en cours- lorsque quelque chose retint mon pied. Je tirai sur ma jambe, lorsque mon pied droit se défit de ma chaussure. Celle-ci resta sur le sol, profondément ancrée dans… ! Je grommelai, m’agenouillai et tirai sur ma chaussure qui s’était coincée dans une bouche d’évacuation. Dans le seul connard de petit trou de la ville, il fallait que je tombe dedans ! Je tirai dessus jusqu’à m’en défaire l’épaule lorsque je me rendis à l’évidence : je n’avais pas assez de force. Il fallait que je m’abaisse à demander de l’aide. La honte… En plus, tout le monde se connaissait dans cette petite ville. Et si je tombais sur Josh ? Non, ne pas y penser… « - Hm, quelqu’un pourrait m’aider ? »
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James P. Stanton


James P. Stanton


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MessageSujet: Re: Pourquoi ca tombe toujours sur moi ?! ♦ libre.   Pourquoi ca tombe toujours sur moi ?! ♦ libre. EmptyLun 6 Aoû - 17:29


James n'aimait pas aller en ville. Il détestait voir des gens insouciants se promener à bord de leur véhicule, surtout lorsqu'ils faisaient le plein d'essence et repartaient en trombe sans se préoccuper de la fumée noire qui sort des pots d'échappement. Il détestait aussi être entourer des innombrables touristes venus admirer la contrée natale des sœurs Brontë. Il y a des jours où il se demandait pourquoi il avait choisi Haworth pour mener ses recherches. Heureusement, se sachant loup solitaire, le jeune homme s'était acheté une maison au beau milieu des Landes, là où peu de monde viendrait le déranger. Mais il lui fallait néanmoins retourner de temps à autre dans la petite ville afin de faire ses courses, de parcourir la bibliothèque ou tout simplement pour garder contact avec ce que le commun des mortels appelle la « civilisation ». Le mot ne plaisait guère à James car celui-ci considérait que toute forme de vie digne de ce terme ne pouvait pas passer son temps à détruire ce qui l'entoure.

Ce jour-là, le chercheur en écologie remontait la rue principale sur son vélo, les sacoches chargées d'aliments en tout genre - issus de l'agriculture biologique, cela va de soi. Il pédalait assez vite car il était pressé de rentrer dans son nouveau chez lui et de quitter ces lieux qu'il tenait chaque seconde un peu plus en horreur. La pollution, bien que moindre comparé à celle des grandes villes, lui piquait légèrement la gorge et n'arrangeait rien niveau température. Lorsqu'il faisait chaud dans les Landes, James devait s'attendre à subir quelques degrés de plus en ville. C'est d'ailleurs pour cela qu'il portait une simple chemise gris très clair dont il avait retroussé les manches, accompagnée d'un bermuda en toile marron. Mais malgré cela, il souffrait comme tous de la chaleur accablante, alors que la veille une brise glaciale forçait encore la population à ressortir vestes et pantalons. Décidément, le climat se dérègle plus vite que tout autre chose, se dit James. Il relevait chaque jour la température à des horaires précis et réalisait ensuite des graphiques... qui ressemblaient à des montagnes russes, ce qui aurait été plus qu'improbable il y a vingt ans.

Quelque chose le tira alors de ses pensées. Au coin d'une rue, à une vingtaine de mètres de là, une jeune femme était agenouillée, tirant désespérément sur quelque chose coincé dans un trou. En se rapprochant, James comprit qu'il s'agissait d'une ballerine en voyant son pied droit dénudé. Il l'entendit demander de l'aide malgré le bruit. Le nouvel arrivant hésita : il ne voulait pas passer une minute de plus dans cet environnement urbain, mais il n'avait pas intérêt à se mettre des gens à dos dès son arrivée dans la contrée. Mais surtout, il savait qu'il ne pourrait pas l'ignorer. Il avala donc la distance qui les séparait, fit monter son vélo sur le trottoir et s'arrêta à deux mètres seulement de la demoiselle. La jeune femme leva les yeux vers lui tandis qu'il appuyait le cadre de son bicycle contre le mur de la boutique adjacente, sans un mot, puis s'agenouilla près d'elle. « Excusez-moi... » dit-il tout en lui faisant signe de se décaler. James souhaitait paraître aimable, mais sans plus. Sitôt la ballerine décoincée, il comptait bien mettre les voiles, alors autant ne pas faire comme s'il était d'humeur à engager la conversation.
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Bliss M. Greene


Bliss M. Greene


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MessageSujet: Re: Pourquoi ca tombe toujours sur moi ?! ♦ libre.   Pourquoi ca tombe toujours sur moi ?! ♦ libre. EmptyMer 8 Aoû - 10:59

Un homme, pas aussi jeune que moi mais pas vieux, s'arrêta, le vélo chargé de course, et s'approcha de ma ballerine. J'en retirai le pied, dévoilant une délicate petite soquette en dentelle noire : pas très charmant pour l'utilisation, malheureusement si l'on ne mettait pas de chaussettes dans les ballerines que ce temps, vous risquiez de tuer tout être vivant dans un périmètre de quinze mètres autour de vous si vous aviez le malheur de retirer votre chaussure. Heureusement que j'avais pris le temps de les mettre aujourd'hui, j'aurais été bien embarassée dans le cas contraire ! L'homme empoigna ma chaussure et entreprit de la retirer du trou. Si je n'aimais pas m'abaisser à demander de l'aide, je n'étais pas non plus ingrate au point de l'accepter sans remerciements en retour. « - Un grand merci, je ne sais pas ce que j'aurais fais sans vous. Après tout, une journaliste sans chaussure, ça pourrait faire fureur. » Un détail attira mon attention alors que je lui faisais un sourire franc, ce genre de sourire un peu triste, mais tout à fait honnête. Dans son panier de vélo, qui débordait de courses et de fournitures, dépassait un livre. Un livre de la bibliothèque que je connaissais bien, pour l'avoir feuilleté de nombreuses fois, piquée au vif par la curiosité, et surtout profondément ennuyée les jours de grande chaleur, où mon statut de bilbiothécaire était totalement inutile au vu de la population la fréquentant, qui devait avoisinner les... zéros. Pas de nom sur cet ouvrage, juste un paysage. Un paysage flamboyant, certainement retouché sur photoshop, et le même, totalement détruit par les mains de l'homme, en quatrième de couverture.

Alors comme cela, cet homme était passé à la bibliothèque ? Je ne devais pas être de garde à ce moment-là, puisque je ne l'avais pas croisé. Si je n'avais pas la meilleure des mémoires, j'arrivais cependant à me souvenir de personnes empruntant des livres qui m'intéressaient. « - Si vous cherchez un livre de chevet pour faire de beaux rêves, je ne crois pas que ça convienne... » soupirai-je, en pointant du doigt l'imagerie. Chaque double page était faite du paysage "parfait" et du paysage maintenant. Autant dire que désolation et tristesse roulaient sur les pages de ce bouquin, que j'avais bien vite refermé après avoir dépassé la dixième page. La cruauté de l'homme se reflétait dans ces environnements détruits, brisés à petit feu, pendant de longues années de pollution. Pollution que l'on arrêtait d'ailleurs pas. On la laissait grossir, enfler, étouffer notre jolie Terre, alors que notre devoir aurait dû être de l'arrêter. Mais étais-je prête à sacrifier mon petit confort pour sauver notre très chere planète bleue ? Rien n'était moins sûr. Si les conditions climatiques étaient insoutenables, je les préférais considérablement à la suppression de mon appartemment confortable, de mes études enrichissantes et de ma vie petite vie douillette. Je polluais autant que les autres, et je me lavais la conscience à coup de "je fais comme tout le monde". Si je pouvais économiser de l'eau ou du fuel, je le faisais de bon coeur, mais mon aide envers ma terre s'arrêtait là. C'était d'ailleurs pour ces raisons que mon couple avait commencé à pourir sur lui-même, autant que nous pourrissions nos habitants. Ma manière de vivre ne plaisait pas du tout à mon cher et tendre, et au lieu de m'en avertir, il avait simplement décidé de mettre fin à notre relation.
Et ce n'était pas pour cela que j'avais changé.
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» — Et puis elle est d'heureuse nature. Elle se dit que si ce fil ne la ramène pas à son amant, ce n'est pas grave. Elle pourra toujours se pendre avec.

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